Il faut parfois aller très loin
Pour contempler l’extraordinaire
Se dévoiler, s’en excuser
Au garde-à-vous, se recentrer
Devoir se taire, se préserver
Mais l’effleurer, même juste un peu…
Le personnage que je sais jouer
En croise tant d’autres dans sa journée
On entre en scène, en respectant
L’ordre établi
Puis on la quitte, en questionnant
Pourquoi l’on vit
Et j’ai peur, tellement peur d’oublier
Tout ce en quoi je crois
Quand je rendosse ce rôle
Pour sentir en mon âme
Qu’une vie m’attend ailleurs…
Pardonnez-moi d’aller si loin
Pour contempler l’extraordinaire
De ne plus vouloir faire semblant
De savoir trop exactement
Où il se trouve maintenant
Pardonnez-moi d’y retourner
Au lieu de vivre leurs rêves usés
Ces vœux que l’on aura pillés
De peur que d’autres puissent y goûter
Non je ne les veux pas
Ce ne sont pas les miens
Car je connais les miens
Ce ne sont pas ceux-là
Et je suis si lasse d’avancer
En devant taire ce que je sais
Personne ne semble intéressé
Personne ne rêve
D’extraordinaire…